C’est une des principales maladies de la tige des céréales. On la rencontre essentiellement dans le Nord et l’Ouest de la France. Cette maladie est malgré tout de moins en moins fréquente.
Le piétin verse est caractérisé par des taches brunes foncées sur les gaines de la plante situées à 10-20 cm au-dessus du sol. En se développant, il fragilise la tige suite à des nécroses profondes et perturbe fortement la circulation des sèves qui alimentent l’épi. On distingue donc l’apparition d’épis blancs.
L’agent pathogène se développe à partir de l’automne sur les résidus de culture, adventices contaminées et repousses de céréales. Le piétin verse contamine le blé dès la levée. La température optimale pour le développement de la maladie est de 7°C avec une humidité importante (proche de la saturation). Le développement de la maladie est favorisé par des automnes et des hivers doux et humides. Les spores sont disséminées par voie aérienne. Le champignon peut survivre sur des chaumes pendant 3 ans. La sporulation a lieu tout le long de l’automne et de l’hiver. Les symptômes apparaissent environ 6 à 8 semaines après l’infection.
Le piétin verse peut provoquer une diminution de rendement lorsque la culture est versée. Les infections peuvent provoquer des pertes de rendements de l’ordre de 10 à 30%. De plus, une culture versée compliquera la récolte.
L’oïdium peut attaquer le blé pendant tout le cycle de la culture, il contamine d’abord les feuilles puis les épis. La maladie sévit sur l’ensemble du territoire, un peu plus fréquente en champagne crayeuse mais se rencontre surtout chez les variétés sensibles. L’oïdium n’est vraiment nuisible que lorsqu’il contamine les épis.
L’oïdium se caractérise par des pustules blanches avec une apparence poudreuse. Elle est présente notamment sur les feuilles, les tiges et sur les épis. En se développant, les pustules foncent et deviennent grise ou brune.
Cette maladie hiverne essentiellement sous forme de mycélium sur les repousses de céréales et les cultures d’automne. Les champignons résistent aux températures basses ainsi qu’à la sècheresse. Lors des périodes de forte hygrométrie, les champignons se développent et peuvent provoquer des infections dès l’automne. Puis au printemps avec la remontée des températures, le mycélium en dormance commence à se développer et les spores sont rapidement dispersées. La germination des spores se produit avec des températures comprises entre 5 et 30°C. Une température de 15°C avec un taux d’humidité de 95% reste le milieu le plus favorable au développement de la maladie. A savoir que l’eau inhibe la germination des spores. En cas de sécheresse, des spores peuvent se former au bout de 7 jours.
Les blés semés tardivement sont particulièrement sensibles aux attaques d’oïdium, et notamment lorsque la culture se développe rapidement au printemps. Des apports azotés important favorisent la maladie et peuvent engendrer de sévères attaques dans la culture. Nous pouvons enregistrer des pertes de rendement de l’ordre de 20% sur des variétés sensibles et une nuisibilité beaucoup plus réduite sur les variétés moyennement sensibles. L’apparition d’oïdium après la floraison du blé n’engendre pas de pertes de rendement significatives.
Le développement de la rouille brune nécessite des températures douces pour se développer. Elle est présente principalement dans l’Ouest et la moitié Sud de la France. Elle affecte des céréales comme le blé tendre, blé dur et le triticale.
Les symptômes de la rouille brune peuvent apparaitre en automne sur les cultures semées précocement. Elle est caractérisée par des pustules de couleur orange-brune. Par opposition avec la rouille jaune qui forme des stries, les pustules de rouille brune sont organisées de façon aléatoire. La rouille brune reste essentiellement localisée sur les feuilles, néanmoins en cas de fortes attaques, on peut la rencontrer sur les tiges et sur les glumes.
Le champignon hiverne sur les repousses de céréales et les cultures d’automne. On rencontre des grosses périodes d’infection pendant l’été car les conditions optimales requièrent des températures comprises entre 15 et 22°C avec une humidité proche de 100%. De plus c’est en été que l’on retrouve des fortes périodes de vent sec et de nuits fraiches avec de la rosée.
La rouille brune peut causer des pertes de rendement de l’ordre de 10% mais peut atteindre 40% lors de fortes infestations sur des variétés sensibles.
La rouille jaune et une maladie qui impacte fortement le rendement. Son développement est très lié au climat et à la sensibilité variétale.
La rouille jaune est caractérisée par des pustules de couleur jaune-orangée organisées de façon linéaire entre la nervure des faces supérieures des feuilles. On rencontre ces pustules sur les feuilles, les gaines et éventuellement sur les épis.
Le champignon peut passer l’hiver sur les repousses de céréales ou les cultures d’automne et résiste à des températures très basses (jusqu’à -10°C). Le champignon se développe ensuite au printemps avec un optimum lorsque les températures sont comprises entre 10 et 15°C avec un taux d’humidité proche de la saturation. Les spores sont principalement disséminées par le vent. Le cycle de la maladie peut être achevé en 7 jours dans des conditions idéales et peut se répéter de nombreuses fois dans la saison.
Dans les parcelles infectées, la rouille jaune peut engendrer une perte de rendement de 70%. Si cette maladie est généralement moins fréquente que d’autres, les conséquences sont quant à elles, plus importantes.
La septoriose est la maladie la plus dommageable pour le blé. On la rencontre partout en France, avec une présence plus importante dans les grands bassins de productions céréalières. Toutefois, avec l’évolution du paysage variétal, cette dernière est moins fréquente d’autant plus avec des printemps relativement secs (épisodes pluvieux peu fréquents ou de trop faible intensité).
La septoriose peut être observée dès les premières phases de croissance du blé. Elle se caractérise par des symptômes sur les feuilles. On peut remarquer l’apparition des taches ovales jaunâtre avec des pycnides (petits points noirs) visibles à l’œil nu. En se développant, les tâches virent au brun. Ce sont les pycnides qui causent la propagation de la maladie.
Cette maladie est causée par l’attaque d’un champignon qui est présent sous deux formes : la forme sexuée (Mycosphaerella graminicola) et la forme asexuée (Septoria tritici). Les contaminations d’automne sont causées par la présence du champignon sur des résidus de pailles. Le champignon se développe peu en hiver en raison de conditions climatiques défavorables. Avec l’arrivée de températures plus élevées au printemps, la maladie se réactive et de nouveaux symptômes vont apparaitre. La température optimale pour le développement de la maladie se situe entre 15 et 20°C avec des longues périodes de forte hygrométrie. En règle générale, la maladie se propage par éclaboussures de pluie sur les feuilles, notamment lorsque des feuilles se chevauchent. Elle progresse ainsi d’un étage foliaire à un autre.
La septoriose peut engendrer des pertes pouvant atteindre 40qtx/ha. La grosse période de risque de contamination se situe au stade 2 nœuds jusqu’à gonflement principalement. Plus l’apparition de la maladie et sa dynamique de progression sera tardive moins la nuisibilité sera importante.
Lorsque les conditions sont favorables au développement de la maladie, la fusariose de l’épi peut induire à la fois une perte de rendement significative ainsi qu’une contamination des grains aux mycotoxines. La fusariose de l’épi comporte de nombreuses espèces (genres Fusarium et Microdochium), dont seules des analyses permettent de les distinguer précisément. Elle peut être présente dans les tous bassins de productions de céréales, à noter qu’elle reste très virulente et préjudiciable sur la culture de blé dur, une vigilance accrue est donc recommandée dans les territoires de production de blé dur.
La fusariose de l’épi provoque un échaudage des épillets, ils prennent une couleur rose-orangé. En cas de fort développement, la maladie peut conduire à l’échaudage complet de l’épi. Des auréoles noires ou marrons peuvent également se former sur les glumes ainsi qu’un brunissement du col de l’épi peut être observé. Certains symptômes peuvent apparaitre et d’autres non, cela dépend de la souche de l’agent pathogène présent.
Ce sont les grains de blé qui sont la principale source de contamination, cependant, le champignon peut également être présent dans les débris au sol. Les spores se disséminent lors de périodes de forte hygrométrie pendant la floraison et la formation des grains. Les spores sont dispersées par des éclaboussures lors des pluies.
Les pertes
de rendement peuvent atteindre 20 qtx/ha. De plus, la maladie affecte la
qualité de la récolte en produisant des mycotoxines. Ces mycotoxines engendrent
une baisse du PS, du PMG ou encore de la capacité germinative. Les mycotoxines
(DON) sont des substances toxiques et leur présence dans l’alimentation humaine
et animale est réglementée par la législation européenne. Par exemple, sur le
blé tendre, la teneur maximale de mycotoxines autorisée est actuellement de 1
250 µg/kg. (Source : https://www.pleinchamp.com/actualite/fusariose-du-ble-durcissement-de-la-reglementation-sur-les-mycotoxine
Les variétés ne sont pas toutes égales face aux champignons pathogènes. Toutes les variétés sont notées avec un indice de tolérance aux pathogènes.
Avec une densité de semis élevée, les conditions du milieu seront plus favorables au développement des maladies.
Un surplus de fertilisation azotée engendre un développement du feuillage important de la plante : contexte idéal, généralement, pour le développement des pathogènes.
La succession de cultures de blé peut favoriser le développement des pathogènes.
Plus le semis sera précoce, plus le blé sera exposé aux cycles de développement des différents pathogènes
On constate des changements de stratégie de désherbage depuis plusieurs saisons avec une part plus importante réservée au désherbage d’automne. On peut donc observer désormais les stratégies suivantes : à l’automne [prélevée ou post précoce, avec parfois du double automne], sortie d’hiver, ou bien encore le programme hiver puis printemps. Avec une pression grandissante des graminées dans les parcelles et avec un niveau de contrôle pouvant être modéré selon les populations (graminées dites « résistantes »), il est nécessaire de choisir une stratégie de désherbage chimique efficace, en complément de leviers agronomiques permettant de réduire au préalable le niveau d’enherbement en adventices.
Le désherbage d’automne présente un intérêt et une complémentarité avec les herbicides de printemps. Le désherbage d’automne permet de limiter la concurrence des adventices le plus tôt possible. En effet, les adventices ont besoin d’eau, de lumière et d’azote tout comme la culture. Il permet également de diminuer la pression adventice pour limiter le salissement de la parcelle à court et long terme. En visant les adventices lorsqu’elles sont jeunes, on évite de les faire monter en graines et d’infester la parcelle en plus grandes quantités. De plus, certaines adventices (graminées, dicotylédones) sont résistantes aux herbicides de sortie d’hiver, la stratégie de désherbage d’automne est donc la seule solution tout en proposant une diversité des modes d’action des herbicides. Afin d’optimiser la performance de ces solutions, il convient de respecter les bonnes pratiques comme : privilégier un sol humide au moment de l’application, ne pas intervenir si de fortes pluies sont annoncées après le traitement.
Pour un désherbage en sortie d’hiver efficace, il convient d’alterner les modes d’actions des herbicides. Les passages précoces sont à privilégier afin d’éviter le plus tôt possible les phénomènes de concurrence avec la culture. Pour optimiser l’efficacité des herbicides de printemps, il est conseillé de fertiliser la culture après avoir désherbé, pour éviter que les adventices bénéficient de l’apport d’engrais.
Allonger les rotations, alterner les cultures d’hiver et de printemps sont des leviers agronomiques efficaces. Ils restent cependant délicats à mettre en place car ils concernent le système de culture et l’économie de l’exploitation. Perturber les cycles des adventices à l’automne en introduisant une variabilité des dates de semis et des cultures cultivées.
Le désherbage mécanique est devenu une alternative crédible pour lutter contre les adventices dans une culture de blé. La limitation, les restrictions de l’usage de certains herbicides tout comme les phénomènes de résistance amènent les techniques de désherbage mécanique au-devant de la scène.
La fonction désherbage du labour est d’incorporer les semences d’adventices en profondeur. Cela permet de casser le cycle des adventices. De plus, le vulpin, ray-grass et brôme se caractérisent par une germination superficielle. Dans l’idéal, il faudrait labourer tous les 3 à 4 ans. Un labour trop fréquent pourrait faire remonter à la surface des graines encore viables.
Le faux semis est une technique visant à travailler le sol de manière à créer un lit de semence pour faire lever les adventices. Cependant, le semis de la culture doit être décalé car il faut que le faux semis soit positionné en fonction des périodes de levées des adventices ciblées. Enfin, il faut détruire les adventices levées avant l’implantation de la culture avec un passage d’outil en condition sèche ou par un passage d’herbicide non sélectif.
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